CBD vs THC : similitudes et différences
Toutes deux issues de la même plante, le tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD) font partie des 500 actifs naturels de la famille des cannabinoïdes issus du chanvre. Bien qu’ils soient relativement semblables sur le plan moléculaire, ils sont radicalement différents quand on s’intéresse aux effets qu’ils produisent sur le corps et sur l’esprit.
CBD vs THC : la composition moléculaire
Le CBD et le THC se ressemblent de par leurs formes, leurs couleurs, leurs odeurs et leurs structures chimiques. Tous deux semblables aux endocannabinoïdes naturels du corps, ils agissent sur le cerveau à la façon des neurotransmetteurs, ces messages qui relient les cellules nerveuses entre elles et qui jouent sur les fonctions de l’humeur, mais aussi de l’appétit, de la douleur, du sommeil et de l’ensemble du système immunitaire. Les différences entre les deux molécules, bien que minimes, entraînent pourtant des effets diamétralement opposés, à tel point que le CBD est aujourd’hui entièrement légal dans la plupart des pays européens. Le THC quant à lui est reconnu en France comme un stupéfiant et sa consommation est passible d’un an de prison et de 3 750 euros d’amende.
CBD vs THC : une différence de législation
Si le tétrahydrocannabinol est illégale en France depuis la loi du 31 décembre 1970, suite aux mesures prises pour lutter contre la toxicomanie et le trafic de drogue dans le pays, il est également considéré comme une drogue illégale dans 19 des 27 pays membres de l’Union Européenne. Bien que les sanctions varient selon les pays, le nombre de pays qui ont légalisé la vente et la consommation du THC restent minoritaires.
A l’inverse, le cannabidiol n’a pas été accueilli dans tous les pays de la même manière. Si certains pays ont choisi de légaliser pleinement la consommation du cannabidiol, comme c’est le cas en Suisse; la majorité des pays de l’Union Européenne ont choisi de le tolérer à condition que le taux de tétrahydrocannabinol présent dans le produit en vente ne dépasse pas un pourcentage précis, ce dernier n’étant alors pas considéré comme une drogue psychotrope. Enfin, le cas de la France est particulier et historique. En effet, en 2020, le gouvernement souhaitait interdire le CBD et allait juger deux personnes ayant commercialisé une cigarette électronique dédiée à l’utilisation unique du CBD. Ce procès fut interrompu par la CJE (Cour de Justice de l’Union Européenne) qui a déclaré que le CBD était jugé comme “un produit non stupéfiant” et donc devait être toléré comme tel. C’est l’une des premières fois que la Cour de Justice de l’Union Européenne se mêlait d’un jugement interne à un pays et prenait position contre son gouvernement. Ainsi, la France s’est vu obligée par l’Union Européenne de tolérer le cannabidiol en adoptant la même législation que les autres pays de l’UE, qui est de le tolérer à hauteur de 0,2% de THC par gramme, et ainsi d’opposer définitivement le CBD au THC et à ne pas les considérer de la même manière. Pour en savoir plus sur la légalisation du cannabidiol, consultez notre article “Légalisation du CBD : pourquoi et depuis quand le CBD est-il légal en France et en Europe ?“.
CBD vs THC : des effets différents sur le cerveau
Si le cannabidiol et le tétrahydrocannabinol ne sont pas considérés de la même façon par la justice mondiale et européenne, c’est notamment parce qu’ils entraînent tous les deux des effets complètement différents : que ce soit sur le cerveau ou sur le corps.
Sur le cerveau, le tétrahydrocannabinol agit comme un anesthésiant. Il peut altérer l’humeur, l’appétit, le sommeil, pouvant provoquer des sentiments d’angoisse, de paranoïa et agit même sur la mémoire des consommateurs. Il a également été prouvé que le tétrahydrocannabinol affecte particulièrement le développement du cerveau et engendre des troubles cognitifs s’il est consommé trop jeune (au stade de la croissance), raison pour laquelle sa consommation par les “jeunes” est particulièrement dangereuse. En agissant sur ce qu’on appelle “le circuit de la récompense”, les molécules psychoactives du tétrahydrocannabinol activent les récepteurs de dopamine qui se trouvent dans le cerveau, créant un sentiment de plaisir et de bien-être passager. Ce circuit de la récompense est le même que celui provoqué par d’autres drogues telles que l’héroïne, la cocaïne, la morphine et les amphétamines. Ces effets ne sont pas les mêmes pour le CBD.
En effet, il a été prouvé que les molécules de cannabidiol n’agissent pas de la même manière sur le cerveau, puisqu’elles ne provoquent pas de production de dopamine. Le CBD relaxe le cerveau du consommateur sans lui procurer cet effet euphorisant pouvant provoquer l’addiction et participe à la régulation du sommeil en permettant de minimiser les effets du manque de repos, et aide même à contrer le sentiment de manque lors d’un sevrage de substance toxique. Pour tout savoir sur les effets du CBD sur le sommeil, consultez notre article “CBD et sommeil : quels sont les effets des cannabinoïdes sur le sommeil ?“.
Ainsi, si le THC aggrave les troubles psychologiques de ses consommateurs, le CBD aide au contraire à les soigner.
CBD vs THC : des effets similaire sur le corps
Concernant les effets des deux produits sur le corps, ils sont relativement similaires. A inhaler, manger, avaler ou en application locale, il semblerait que le tétrahydrocannabinol et le cannabidiol aient les mêmes propriétés thérapeuthique et relaxantes. En effet, les deux molécules intéressent particulièrement les scientifiques du monde entier, pour leurs propriétés permettant notamment d’apaiser des patients aux maladies incurables (leucémie, épilepsie, arthrose, sclérose en plaque, certains types de cancer…). Le tétrahydrocannabinol est d’ailleurs toléré à des fins médicales dans certains pays comme le Canada, la Thaïlande et dans plus de 20 des 27 pays de l’Union Européenne. La seule différence vraiment visible entre les effets du THC et du CBD sur le corps, sont les effets secondaires.
CBD vs THC : quels effets secondaires ?
Comme toutes les substances psychoactives, le tétrahydrocannabinol présente de nombreux effets secondaires indésirables. Irritabilité, troubles de l’attention et de la mémoire, somnolence… Ces effets sont similaires à ceux de nombreux médicaments et peuvent provoquer des maux parfois plus importants que la cause du traitement lui-même. A l’inverse, les cannabidioles ne semblent pas provoquer le moindre effet secondaire. Si cela peut sembler difficile à croire, il est justement le sujet de nombreuses études qui visent à vérifier les conclusions de plus en plus de scientifiques. Si les thèses se confirment, cela pourrait faire du CBD un complément alimentaire, entièrement naturel, aux bienfaits nombreux sur le corps et l’esprit, totalement légal et sans effets secondaires ni sentiment d’addiction… Dingue non ?