D’où vient le CBD ?

Sous forme de plantes, de gélules, de cristaux ou encore d’huile, le CBD est de plus en plus populaire en France, et particulièrement depuis que sa vente et sa consommation ont été légalisés par la Cour de Justice de l’Union Européenne le 23 juin 2021, décision reconfirmée le 31 décembre 2021. Avec sa popularité grandissante, notamment en France, on peut se poser des questions sur la provenance du CBD. D’où vient le cannabidiol qu’on consomme ? Où est-il cultivé ? Qui le fabrique ? Ce sont les informations que vous trouverez dans cet article.

Comment est fabriqué le CBD ?

Pour rappel, le cannabidiol CBD est la deuxième molécule la plus présente naturellement dans la plante de cannabis sativa après le THC. Cependant, il reste bien différent de par ses effets, ses risques d’addiction, et surtout sa législation. Si le THC est considéré comme un stupéfiant, ce n’est pas le cas du CBD. Au contraire, il est particulièrement recommandé pour ses bienfaits anti-inflammatoires, antidépressifs et relaxants.

Si le CBD est proposé dans le commerce sous la forme de produits transformés, il a subi tout un processus avant d’arriver chez le consommateur. Sa fabrication commence au moment de la cultivation de la plante de chanvre. Pour être séparé des autres molécules, il est ensuite extrait, suivant différents procédés, qui donneront les produits que vous pouvez trouver dans le commerce.

L’un des processus d’extraction les plus populaires est celui à l’aide du CO2. Via ce procédé, il est possible d’extraire l’ensemble des molécules de la plante, tout en respectant l’environnement. Son résultat étant du cannabidiol full spectrum (CBD à spectre complet), qui est l’un des plus utilisés parmi les produits présents sur le commerce, et c’est également le cas pour les huiles que nous proposons dans notre boutique.

Une autre technique d’extraction particulièrement populaire est celle par solvant liquide. Utilisée pour isoler le CBD des autres molécules, elle se fait en trempant les têtes de chanvres dans l’alcool puis par évaporation, on obtient ce qu’on appelle de l’isolat de CBD, la forme la plus pure de CBD qui existe. A l’inverse de celle à full spectrum, elle n’est composée qu’à base de cannabidiol et donc d’aucune autre molécules cannabinoïdes. Pour en savoir plus sur ce qu’est exactement l’isolat de CBD, consultez notre article dédié : “L’isolat de CBD : définition, produits et intérêts”

Le dernier procédé d’extraction du cannabidiol de la plante de chanvre, est celle par huile végétale ou beurre, et plus généralement par n’importe quel “corps gras” végétal. Cette technique a pour avantage d’isoler le cannabidiol, tout en apportant un goût supplémentaire qui viendra de l’aliment gras avec lequel a été extrait le cannabidiol. Ce n’est pas le procédé d’extraction le plus connu, et on le trouve très peu dans le commerce, mais il a l’avantage de pouvoir s’effectuer facilement, sans trop de matériels.

Quels sont les pays les plus gros cultivateurs de CBD dans le monde ?

Enfin, sur l’ensemble du globe, ce ne sont pas moins de 275 000 hectares de culture qui poussent. Les plus gros cultivateurs de chanvre industriel dans le monde sont la Chine et le Canada. Évidemment, dans la liste, on retrouve l’Europe, et plus particulièrement la France, premier producteur européen et troisième producteur mondial, d’après l’Association Européenne du Chanvre Industriel (EIHA). En effet, plus de la moitié du chanvre européen provient de notre cher pays, avec une cultivation annuelle moyenne d’environ 50 000 tonnes. Cependant, la légalisation de la culture de chanvre et de la commercialisation de ses produits dérivés n’étant pas réglementée clairement sur le sol français, la plupart du CBD que l’on trouve sur le marché français provient de Suisse, d’Espagne, d’Italie ou de République Tchèque. La Suisse autorisant la culture, la commercialisation et la consommation de CBD jusqu’à 1 % de THC, elle est totalement interdite en France (pour rappel, le cannabidiol est autorisé si le produit présente un maximum de 0,2 % de THC). La plupart du chanvre cultivé en France n’est donc pas destiné à la consommation, mais à la commercialisation des fibres de la plante, notamment pour la création de tissu. Seule l’ouverture de boutique, et la commercialisation de CBD à un taux limité de THC est légale,  mais sous des conditions très strictes.
Pour en savoir plus sur la législation du cannabidiol en France, consultez notre dernier article sur le sujet “Pourquoi le CBD reste légal en France ?”

Où en est le marché du CBD en France ?

Malgré une législation encore timide et ambiguë en France, notamment concernant la cultivation, la consommation et la vente de CBD, son intérêt de la part des consommateurs n’a cessé d’augmenter. Avec une première boutique ouverte en 2018, ce sont 400 points de ventes physiques en 2020 et plus de 2 000 en 2022, d’après le Syndicat professionnel du chanvre (SPC).

Si autant d’établissements ouvrent aujourd’hui c’est notamment car la demande est très forte. En effet, en plus d’être l’un des plus gros cultivateurs mondial de CBD, la France est également l’un des plus gros consommateurs. D’après une étude récemment parue dans le Grand View Research, c’est plus de 6 millions de personnes qui consommeraient du cannabidiol en France, soit environ 10% de la population française !

Évidemment, on compte parmi eux tous les consommateurs de fleurs, wax, cristaux et d’huiles, mais aussi les consommateurs de compléments alimentaires, crèmes, baumes et autres produits dérivés. À lui seul, le marché du CBD en France aurait généré entre 300 et 400 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021. Avec une législation plus souple, notamment concernant les revendeurs, les experts estiment que le secteur pourrait générer jusqu’à 1 milliard d’euros de chiffres d’affaires.

Avec cet intérêt grandissant, tant auprès des cultivateurs et des scientifiques que des consommateurs et vendeurs, on a du mal à imaginer une législation interdisant certains produits issus du CBD, comme il en a été question en janvier 2021. Cela ne ferait qu’augmenter le marché étranger en dépit de celui français. Tout ce qui est attendu aujourd’hui de la part des professionnels du secteur est une réglementation plus claire permettant de développer le marché dans les meilleures conditions et aiderait ainsi à casser les barrières encore trop minces dans certains esprits concernant la ressemblance trop importante entre le cannabis et le CBD. En conclusion, il reste encore beaucoup de chemin à faire pour que la France puisse être fière d’être le leader européen du marché.

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